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Essai à long terme du Kia Niro EV, 20e partie : le mot de la fin

Kia Niro EV | Photo : D.Boshouwers
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Michel Crépault
Nous décernons quelques pots, mais surtout des fleurs à cet aimable multisegment

Auto123 met à l’essai à long terme le Kia Niro EV. Aujourd’hui, la 20e et dernière partie.

Dans la précédente chronique, l’avant-dernière (ou comme l’a élégamment désignée son auteur, la « pénultième ») de cette série de reportages sur notre essai à long terme d’un Kia Niro EV 2020, mon patron a si bien résumé les spécifications techniques du véhicule, tout en attirant notre attention sur ses forces et faiblesses, que j’ai craint un instant qu’il ne me reste plus rien à dire pour ce chapitre final.

Dieu merci, j’ai trouvé. D’ailleurs, commençons par le pot ; les fleurs suivront.

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Wow les brakes !
Le freinage est possiblement l’aspect le plus déstabilisant d’un VÉ. Avec celui du silence. Une chance, on apprivoise rapidement l’art de récupérer de l’énergie en modulant la pédale de frein, en influençant le degré de régénération quand on freine ou lorsqu’on laisse le VÉ rouler sur son élan.

D’ailleurs, le Niro EV propose deux palettes au volant qui permettent de graduer cet effet de régénération. Nous savons aussi que certains VÉ plus récents encouragent désormais la conduite à une seule pédale, le véhicule finissant par s’immobiliser totalement rien qu’en relâchant l’accélérateur.

Bref, peu importe le VÉ, on sollicite différemment les freins, ce qui veut dire moins souvent. Et donc, ils s’ankylosent. Souvent au début d’une sortie avec le Niro, les premiers freinages, même ténus, ont engendré un grincement entre disques et étriers. Comme un genou qui passe de l’inaction à la course à pied, les freins finissaient par s’échauffer et à ne plus se plaindre mais, avant d’en arriver là, il fallait endurer des frottements gênants.

Les experts consultés pour cette rubrique ont confirmé que les freins sont une priorité à surveiller durant les inspections.

Kia Niro EV, avant
Kia Niro EV, avant | Photo : D.Boshouwers

Au sujet des freins encore : il est arrivé qu’au moment où j’avais vraiment besoin d’eux, ils m’ont lâché. Plus de frein ! Je vous rassure tout de suite : pendant un laps de temps très, très court, moins d’une seconde. Mais ça suffit pour surprendre…

Le phénomène n’est survenu que deux ou trois fois durant l’année. Le patron m’a dit qu’il l’avait lui aussi vécu. En comparant nos notes, nous avons compris ce qui avait déclenché ce « vide » sous la pédale. L’incident, en effet, s’est manifesté à chaque fois que nous avons roulé sur un obstacle imprévu alors que nous freinions fermement. Ça pouvait être un nid-de-poule ou une voie ferrée (j’arrive trop vite et, pour amoindrir l’impact avec la bosse et les rails, j’applique les freins).

Je ne sais pas ce qui se passait exactement quand les astres s’alignaient pour créer ce désengagement des freins (quelqu’un ?). Bien plus étonnant que dangereux puisque, je le répète, la bizarrerie durait le temps d’un clin d’œil. Mais je crois tout de même que des ingénieurs devraient adresser la question.

À part ça…
Je déteste les angles morts.  Comme tout le monde. Heureusement, depuis plusieurs années, nos véhicules sont équipés du bidule qui nous avertit quand un automobiliste roule à nos côtés en se prenant pour un avion Stealth. Un témoin s’allume dans le rétroviseur de gauche et on bénit la technologie.

Des autos s’évertuent aujourd’hui à surveiller notre droite aussi, parfois en relayant une vidéo sur le tableau de bord. Le Niro EV 2020 n’avait pas ce détecteur droit. Or, à cause du réglage de mon siège, de l’épaisseur de l’appuie-tête du trône du passager et du pilier B, j’avais beau tourner le cou, mon champ de vision était encombré, de sorte que, plus d’une fois, j’ai drôlement sursauté en constatant que j’avais bel et bien un quidam dans le chemin. Mais il sort d’où, celui-là ! Après le coup de volant pour éviter le pire et un juron ou deux, je secouais la tête en me disant de faire davantage attention la prochaine fois. Puis je me faisais encore surprendre.

Ça ne vous arrivera sans doute pas si vous réglez votre siège autrement que le mien.

Kia Niro EV, port de chargement
Kia Niro EV, port de chargement | Photo : D.Boshouwers

Les fleurs maintenant
Rare sont les gens assez humbles pour vous prédire un résultat qui en fait dépassera régulièrement vos espérances. C’était pourtant le cas avec l’autonomie du Niro EV.

Kia publicise une autonomie de 385 km mais, en réalité, vous obtenez davantage. Mon record est 437 km. Le patron, dans son texte, dit avoir dépassé les 500 km. Parce que ses électrons sont de meilleure qualité, c’est sûr. Quoi qu’il en soit, voilà une autonomie fort satisfaisante et qui accote depuis 2018, année de lancement du Niro EV, des VÉ plus récents.

Dit autrement, il y a déjà plusieurs années que Kia maîtrise l’art de l’autonomie rassurante.

J’aime aussi le design sobre et passe-partout du véhicule. Les premiers VÉ se croyaient obliger d’afficher une silhouette inspirée de Star Trek. Le Niro ne joue pas la carte de l’étrange. Seules des accents turquoise sur la carrosserie trahissent sa vocation électrique, une discrète concession à la modernité et qui m’a souvent aidé à repérer l’auto dans le stationnement du Costco.

Kia Niro EV, intérieur
Kia Niro EV, intérieur | Photo : D.Boshouwers

L’habitacle est à l’image de l’extérieur : pratique, ergonomique et spacieux, incluant une soute et une banquette arrière pliable qui m’ont dépanné maintes fois. Il faut toutefois admettre que l’affichage de l’écran central réclame un coup de pinceau, ce que veillera à offrir le Niro 2023 de deuxième génération, et ce que le futuriste tableau de bord du Kia EV6 évoque déjà.

J’associerai maintenant et pour toujours l’agrément de conduire un Niro VE, robuste, rapide et silencieux, à la facilité d’apprivoiser l’univers électrique. Moi qui nageait dans l’insécurité au début de cet essai, je ne me déplace plus sans ma carte du Circuit électrique. Leur nombre de bornes de recharges et leur simplicité d’utilisation (une fois l’initiation derrière soi) font que je comprends mieux ce qu’un de mes experts m’avait dit au tout début de l’essai : « Il faut vraiment le faire exprès pour manquer de jus au Québec avec son VÉ ! »

À propos d’experts, j’aimerais les remercier : Yan Gosselin, agronome de Montmagny, Yannick Lemelin, coordonnateur du service à la clientèle chez BEQ Technology, Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec, Sylvain Bouffard, directeur des communications et des affaires publiques chez AddÉnergie, Didier Marsaud, directeur des communications corporatives de Nissan, Hugues Bissonnette, directeur national de Polestar, et Daniel Breton, p.-d. g. de Mobilité Électrique Canada.

Sans oublier Emiliano, mon jeune voisin, dont le regard neuf m’a souvent éclairé. Quand il sera grand, l’électricité sera la norme. Peut-être même les voitures volantes.

Un merci final à Kia Canada, particulièrement à Frédéric Tremblay et à Susan Bernardo, respectivement responsable des relations publiques du constructeur pour la Belle Province et pour le pays tout entier. Sans leur foi en cet investissement de temps et d’argent, je n’aurais pas vécu cette très instructive expérience.

J’ai remis les clefs du Kia Niro EV avec une certaine tristesse. Mais mon malheur fera le bonheur d’un concessionnaire : ce modèle SX Touring, qui affichait un PDSF de 56 000$, trouvera probablement preneur autour de 62 000$, deux ans et 25 000 km plus tard.

En tenant compte du litre d’essence à plus de 2$, de l’actuelle pénurie dans les salles de montre et de l’immense plaisir que m’a procuré ce Niro EV, son futur propriétaire sera aussi content que le marchand.

Kia Niro EV, coucher de soleil
Kia Niro EV, coucher de soleil | Photo : D.Boshouwers

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Michel Crépault
Michel Crépault
Expert automobile
  • Plus de 45 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 12 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 190 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque